Marcelle ROMÉE (Cœur de lilas), André LUGUET (André Lucot), Jean GABIN (Martousse), Paul AMIOT (Merlu), Carlotta CONTI (Mme Novion), FERNANDEL (le garçon d'honneur), Marcel DELAÎTRE (Darny), Georges PAULAIS (le juge d'instruction), Madeleine GUITTY (Mme Charignoul), FRÉHEL (La Douleur), Lydie VILLARS (La Crevette), FORDYCE (Mme Darny), Pierre LABRY (M. Charignoul), Georges PALLY, René MAUPRE, Edouard ROUSSEAU, etc.

L'inspecteur André Lucot mène une enquête afin de découvrir l'assassin d'un industriel. Il sauve Coeur de lilas, une fille du milieu qui tombe amoureuse de lui. Mais apprenant que l'homme qu'elle aime est un policier déguisé à la recherche d'un assassin, elle va se livrer elle-même à la justice.

"[...] garçon d'honneur dans une noce, il se borne à chanter une chanson de Jean Boyer: "Ne te plains pas que la mariée soit trop belle." En fait, son rôle devait être beaucoup plus important, mais l'explosion d'un arc électrique sur le plateau l'a rendu aveugle pour plusieurs jours et Litvak, très pressé, l'a remplacé."
Jacques LORCEY, Fernandel, Éditions PAC.

"Curieux apport d'un réalisateur d'origine russe, émigré passé par l'Allemagne et qui sera, à partir de 1937, célèbre à Hollywood, au "réalisme poétique" alors cultivé par René Clair et Raymond Bernard. Dès l'ouverture, dans l'ambiance triste et grise de la zone des anciennes fortifications, s'installe une atmosphère spécifique qui va baigner toute l'histoire d'un fait-divers crapuleux et d'une trahison sentimentale (d'après Tristan Bernard et Charles Henry Hirsch). Si la technique du son n'est pas toujours bien maîtrisée, la réalisation se distingue par une certaine virtuosité qui culminera, en 1936, dans "Mayerling" du même cinéaste. Gabin, à ses débuts, est fort crédible en mauvais garçon. André Luguete est, pour sa part, moins à l'aise dans son rôle de flic déguisé. Le film est comme illuminé par la beauté singulière et le comportement farouche de Marcelle Romée en "Coeur de Lilas". L'actrice se suicida un an après."
Jacques SICLIER, Télérama.

"Coeur de Lilas C'est d'abord une plongée dans le Paris populaire des années 1930. L'ambiance du café-hôtel-salle de danse où se déroule une bonne partie de l'action est saisissante de réalisme. Les ouvriers ont des tronches de brutes, les ouvrières dansent clope au bec, les patrons sont plus vrais que nature.. On y croit sans se forcer.
L'histoire met une dizaine de minutes à se lancer puis le drame se noue et le film prend son rythme. C'est un drame absolu. Un contremaître assassiné. Une enquête de police bâclée. Un inspecteur zélé qui s'infiltre chez les ouvriers soupçonnés. Le voilà logé à l'hôtel où habitent Coeur de lila (Marcelle Romée) et Martousse (Jean Gabin). Le triangle infernal est formé qui sert de fil rouge jusqu'au drame final.
Non seulement l'histoire est prenante mais le film comporte 3 chansons dont deux sont des chefs d'œuvre de chanson populaire: "La môme caoutchouc" chantée par Gabin et reprise par Fréhel (oui, la grande Fréhel elle même!); et sur un mode joyeux: "Ne te plains pas si ta femme est trop belle", chant de noce entonné par un Fernandel tout jeunôt mais très bon dans sa très courte apparition.
Gabin campe un personnage attachant et complexe, comme dans ses autres films d'avant guerre: sincère mais maladroit, tendre mais incapable de fermer sa grande gueule. Un looser magnifique et un charme fou.
L'autre perle, c'est Marcelle Romée. Elle campe une jeune ouvrière mortifiée par un terrible secret. Belle, fragile, insaisissable, son jeu froid et décalé force l'émotion.
Ce chef d'œuvre (ignoré) du cinéma français vaut 4 étoiles dans mon Michelin perso."
Martin GAL, dvdtoile.com , mars 2007.

Le dernier film de Marcelle Romée qui s'est suicidée en novembre 1932. Direction musicale assurée par Pierre Chagnon.