La cuisine au beurre |
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Sortie: | 20 décembre 1963 (Paris),
27 novembre 1964 (Allemagne), 11 décembre 1964 (Italie), 18 décembre 1964 (Finlande), 26 janvier 1965 (New York - Etats-Unis), 26 mai 1965 (Danemark). |
Nombre d'entrées: | 6.377.000 spectateurs (parmi les 20 plus grosses recettes du cinéma français). |
Récompenses: | Prix Courteline pour Bourvil et Fernandel
(seul Fernandel sera présent dans un restaurant des Champs-Elysées pour recevoir le prix). |
Interprétation: | FERNANDEL (Fernand Jouvin),
BOURVIL (André Colombey), Henri VILBERT (Maître Sarrazin),
Michel GALABRU (Maximin), Claire MAURIER (Christiane), ANDREX
(Pellatan), Anne-Marie CARRIÈRE (Gerda), Henri ARIUS (Le Maire),
Mag AVRIL (Madame Rose, la belle-mère), Evelyne SELENA (Louise),
Georges AUDOUBERT (Un client), Edmond ARDISSON (Carlotti, le Corse),
Gaston REY (Espinasse), Laurence LIGNIÈRES (Marinette),
Georges ROSTAND (Le marmiton), André TOMASI (Gervasoni),
Frédéric GERARD (Le journaliste), Roger BERNARD (Le Petit), Max AMYL (un photographe), etc.
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Résumé: | Prisonnier français, lors de la
2ième guerre mondiale, Fernand Jouvin s'est évadé. Il a été recueilli par Gerda,
une plantureuse autrichienne qui lui fait oublier qu'il était marié à Martigues
avec Christiane. Celle-ci, le croyant mort, a épousé un chef-cuisinier normand:
André, qui a transformé le petit restaurant familial: "La bonne bouillabaisse"
en un somptueux établissement: "La Sole Normande". Sur le monument aux morts du village,
en face de son nom, on peut lire "mort pour la patrie". Tout laisse à croire qu'il
en serait toujours ainsi : Gerda à travailler, Fernand à se reposer, si les
Russes ne libéraient, dix ans plus tard, le mari de Gerda. Lorsque Fernand
arrive à Martigues, il comprend vite la situation dramatique dans laquelle il
se trouve et un stupide accident de voiture fait éclater la vérité. Feignant
une extrême faiblesse, Fernand explique qu'il a été prisonnier en Sibérie. Le
cœur de Christiane fond et André décide de recueillir l'ex-mari de sa femme.
Mais le retour de Fernand frappe le mariage d'André de nullité et Fernand ne
veut pas entendre parler de divorce. André devient d'une jalousie féroce; de
plus Fernand refuse de l'aider dans son travail, car il ne peut supporter la
cuisine au beurre, lui qui connait les bienfaits de l'huile. Les jours passent... les deux
hommes se rapprochent et même s'entendent sur le dos de Christiane. Fernand
fait partager à André sa passion pour les boules et la pêche... Un soir de
bringue, André disparaît laissant une lettre d'adieu. Fernand, qui l'aime à sa
manière, mais qui ne veut reprendre ni la vie avec sa femme, ni surtout son
travail de cuisinier, le rattrape à la gare. Ce dernier ne veut rien entendre.
Fernand lui avoue alors qu'il n'a jamais été prisonnier en Sibérie. André promet
de garder le secret; il lui donne également de l'argent et la clé d'une petite
maison qu'il possède en Normandie. Mais finalement, le retour de Gerda,
nouvellement divorcée, arrangera bien les affaires des deux futurs associés.
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Critiques: | "Aiguillonné par la
présence à ses côtés du redoutable Bourvil, le comique marseillais réussit une
excellente performance et sort vainqueur du match qui l'oppose à un comédien
peut-être plus sensible et plus discret mais qui, ici, se montre moins efficace
qu'à l'accoutumée."
Le soir de Bruxelles, 6 mars 1964. "Truculence méditerranéenne et ingénuité normande le prétexte gastronomique sert à la confrontation de deux types de Français moyens et la rencontre des deux grands comiques offre au film une saveur inégalée." Jean-Jacques JELOT-BLANC, Fernandel l'accent du soleil, 1991. |
Anecdotes: | Gilles Grangier avait
précédemment dirigé Bourvil dans Par la Fenetre (1947) et Poisson d'Avril (1954)
et Fernandel dans L'AVENTURE DE CABASSOU (1945), LE PRINTEMPS, L'AUTOMNE ET
L'AMOUR (1954) et VOYAGE À BIARRITZ (1962). Il les a réuni pour la première
fois dans La CUISINE au BEURRE. Ce n'est pas seulement la rencontre dans un
même film de deux grands acteurs français, de deux grands comiques, mais c'est
à travers la personnalité de Bourvil et de Fernandel, la confrontation de deux
types de français : le Normand et le Marseillais.
Source: Mr Cinéma, www.mcinema.com Dans "La cuisine au beurre", Fernandel découvre enfin un partenaire à sa mesure: Bourvil. De son côté, le Normand ne cache pas son plaisir: " Tourner avec celui qui fut mon maître a été une des plus grandes joies de ma carrière ", dira-t-il plus tard. A vrai dire, la carrière de Bourvil a dépendu en partie de celle de Fernandel. Trente-quatre ans avant cette Cuisine au beurre, alors que Fernand tournait Le Rosier de Mme Husson, le jeune André Raimbourg l'imitait déjà devant quelques amis et parents. En 1950, pendant que Fernandel tournait Casimir, énième avatar d'un Rosier chantant, Bourvil accédait à la notoriété grâce à une nouvelle version de ce fameux Rosier. Mille fois, leurs chemins se sont croisés, mille fois, ils ont pris des routes différentes. Mais en définitive, le Normand a grandi dans l'ombre de son aîné. Leur rencontre devant les caméras a lieu le 7 juin 1963, à Martigues, charmant petit port de plaisance situé à l'est de Marseille; Gilles Grangier connaît bien cet endroit pour y avoir tourné, en 1937, alors qu'il était jeune assistant du cinéaste René Pujol, un film intitulé justement Tintin des Martigues, avec Alibert. Cette Cuisine au beurre, Grangier la concocte depuis longtemps déjà; sur le tournage du Voyage a Biarritz, il a rencontré le producteur Robert Doifmann. "Que dirais-tu d'un film avec Fernandel et de Funès, ou Fernandel et Bourvil, enfin, un couple de vedettes?" Mis au courant du projet, Fernandel est tombé d'accord; il restait à Grangier le choix d'un scénario. Sur une idée de Pierre Levy-Corti, Grangier a obtenu le feu vert de Dorfmann. Le feu vert passe au rouge lorsque à l'issue de quinze jours de tournage, Fernandel annonce au réalisateur: "Ecoute, ce n'est pas ta faute, mais je ne peux pas continuer à tourner cette connerie, ce n'est pas possible." Là-dessus, Fernandel s'en va, d'ailleurs imité par Bourvil qui lui part dans la direction opposée. Dès lors, le sujet ne cessera d'être remanié. Le film repose en fait sur le face à face des deux comédiens et sur les quiproquos qui peuvent naître entre ces hommes d'âge mûr. Le tournage interrompu, Bourvil retourne au music-hall; de son côté, Fernandel en profite pour prendre quelques vacances à Carry-le-Rouet, tout proche. Grangier continue, sans eux, à filmer des raccords pendant une dizaine de jours. Puis on décide de suspendre le tournage. Un mois durant, Raymond Castans et Pierre Levy-Corti vont réécrire le scénario. Pendant ce laps de temps, Fernandel est victime d'une mésaventure. Au retour d'une partie de pêche, il trouve son domicile cambriolé. Des bijoux ont été dérobés. Ils ne seront jamais retrouvés. Un malheur s'ajoutant à un autre, la cuisinière, suspectée, a plié bagages. "Ça baignait dans l'huile, cette Cuisine au beurre!, poursuit pourtant Gilles Grangier. Lors du retour de Fernandel sur le plateau des Martigues, afin de faire face aux éventuelles sautes d'humeur des deux monstres sacrés, le cinéaste déploie mille astuces établissant entre eux une absolue égalité: même nombre de scènes où chacun aurait la vedette; même quantité de gros plans et répliques d'une longueur identique. Sur le plateau, la bonne humeur finit par revenir. A la mesure de ce qu'a été l'affrontement Raimu-Fernandel, les relations de nos deux comédiens-vedettes risquent fort de devenir orageuses. En cela, Grangier prouve sa très grande maîtrise dans la direction des deux acteurs. " Je me rendis vite compte que, sur l'écran, Fernandel risquait d'étouffer Bourvil, poursuit Grangier. Cet animal avait une présence qui balayait tout. Ce n'est pas une question de talent, Bourvil en avait autant. C'était un phénomène d'impact physique. Fernandel clignait de l'oeil ou retroussait sa lippe et, hop, on ne voyait plus Bourvil. Vis-à-vis de celui-ci qui me faisait confiance, je devais atténuer cette disparité. Je profitai d'un arrêt de tournage de trois semaines pour revoir certaines scènes et certains plans, chaque fois dans un sens favorable à Bourvil." L'équipe, réunie autour d'eux, les seconde avec talent: Michel Galabru (inénarrable en facteur), Andrex, Henri Anus, Edmond Ardisson et surtout Henri Vilbert qui, sur le plateau, n'a pas rendez-vous avec Fernandel: "Curieusement, rapporte le comédien, après Ali Baba nous avons eu une grande interruption dans nos rencontres. De plus, dans ce film, je n'avais que des scènes avec cet adorable Bourvil. Je n'ai revu Fernand que plus tard pour synchroniser avec lui Gino Cervi dans Le Bon Roi Dagobert. " Jean-Jacques JELOT-BLANC, Fernandel l'accent du soleil, 1991. Une précision apportée par Paul Mtl: Je viens de voir (en VO) Letto a Tre Piaze 1960 avec le duo Toto (1er mari presumé mort) et Peppino (2e mari) qui a tres vraisemblablement inspiré cette comedie française de 1963 avec Fernandel (1er) et Bourvil (2e). En effet, l'histoire de base est la même seul le cadre change et la profession des maris. Pierre Lévy-Corti a écrit l'histoire de la cuisine au beurre mais je sais ou il a trouvé son inspiration. Peux t'on parler de remake ? Difficile à dire vu les differences. Les deux duo sont tres bon mais la réalisation italienne est meilleure de mon point de vue d'autant que l'actrice française Claire Maurier surjoue un peu trop son rôle d'épouse avec un accent de marseille. Ce même accent qui me rappelle le doublage en français des anciennes comedies italiennes pour les VF. |
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Mis à jour le dimanche 07 janvier 2006
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