Le diable et les dix commandements 



Réalisateur: Julien DUVIVIER
Scénario: Julien DUVIVIER, Maurice BESSY
Adaptation: Julien DUVIVIER, René BARJAVEL, d'après le roman de William LINK et Richard LEVINSON
Dialogues: René BARJAVEL, Henri JEANSON, Michel AUDIARD, Pascal JARDIN
Musique: Georges GARVARENTZ, Guy MAGENTA, Michel MAGNE
Images: Roger FELLOUS
Montage: Paul CAYATTE
Décors: François DE LAMOTHE, René CALVIERA, Frédéric DE PASQUALE
Production: Filmsonor, Mondex, Procidex, INCEI Films
Directeur de prod.: Ralph BAUM
Son: Guy CHICHIGNOUD
Tournage: mars - mai 1962
Procédé: Noir et Blanc Franscope
Type: Comédie dramatique à sketches
Durée: 1h 20
Sortie: 14 septembre 1962, à Paris
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L'affiche originale du film.
 Interprétation:
1. DIEU EN VAIN TU NE JURERAS: Michel SIMON (Jérôme Chambard), Lucien BAROUX (Mgr Trousselier), Claude NOLLIER (la Supérieure), Nina MYRAL (une paroissienne);
2. LUXURIEUX POINT NE SERA: Claude DAUPHIN (Georges Beaufort), Mel FERRER (Philip Allan), Marcel DALIO (le bijoutier), Micheline PRESLE (Micheline Allan), Françoise ARNOUL (Françoise Beaufort), Marie-France PISIER, Claude PIEPLU;
3. HOMICIDE POINT NE SERAS: Charles AZNAVOUR (Denis Mayeux), Lino VENTURA (Garigny), Henri VILBERT (Alexandre), Maurice BIRAUD (l'inspecteur), Maurice TEYNAC (le Père Supérieur), Clément HARARI (un dîneur), Guy MAIRESSE (un dîneur);
4. UN SEUL DIEU TU ADORERAS: FERNANDEL (Dieu), Germaine KERJEAN (la grand-mère), Josette VARDIER (la mère), Claudine MAUGEY (l'enfant), Gaston MODOT (le grand-père), René CLERMONT (le père);
5. TES PERE ET MERE HONORERAS: Danielle DARRIEUX (Clarisse Ardant), Madeleine ROBINSON (Germaine Messager), Alain DELON (Pierre Messager), Georges WILSON (Marcel Messager), Roland ARMONTEL (M. Mercier), Hubert NOEL (l'amant de Clarisse);
6. BIEN D'AUTRUI NE PRENDRAS: Armande NAVARRE (Janine), Denise GENCE (la chaisière), Jean-Claude BRIALY (Didier Marin), Louis DE FUNES (Antoine Vaillant), André GABRIELLO (le brigadier), Noël ROQUEVERT (l'inspecteur), Jean-Paul MOULINOT (le directeur de banque), Jean CARMET (le clochard), Yves BARSACQ (un agent);
7. LES DIMANCHES TU GARDERAS: Madeleine CLERVANNE (Delphine), etc.

Extrait du film
Photo prise par Walter Limot © (Tous droits réservés)

Résumé:
Le film se compose de sept histoires groupant parfois plusieurs des Dix Commandements, auxquelles s'ajoutent un préambule et un épilogue: Un évêque exige d'un vieil employé qu'il apprenne les dix commandements par coeur s'il veut l'absolution.
1. DIEU EN VAIN TU NE JURERAS " Dieu en vain tu ne jureras ni autre chose pareillement " Jérôme, employé dans une communauté religieuse ne peut s'empêcher de jurer comme un charretier.
2.LUXURIEUX POINT NE SERA " Bien d'autrui ne convoiteras pour l'avoir injustement " - " Luxurieux point ne seras de corps ni de consentement " - " Oeuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement " une jeune femme mariée, Françoise, devient la maîtresse de l'époux d'une de ses amies, Micheline, qui lui offre en échange un somptueux bijou.
3. HOMICIDE POINT NE SERAS " Homicide point ne seras, de fait ni volontairement " un jeune religieux, Denis Mayeux, quitte les Ordres pour venger la mort de sa soeur, prostituée victime du " milieu".
4. UN SEUL DIEU TU ADORERAS " Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement " Dans une ferme perdue, tandis que le grand-père est paralysé, sa femme agonise. La famille connaît un de ces moments cruels où l'on appelle Dieu, en doutant de son existence. Or, le voici, qui se présente en personne, sous les traits d'un homme doux, calme et paisible. Il donne une preuve de sa divinité: le grand père (paresseux et simulateur) se lève et marche sur son ordre! La vieille meurt en extase. Dieu quitte l'humble chaumière du centre de la France et emportant le totem indien de leur jardin. Mais en fait, il s'agit d'un malade évadé d'un établissement psychiatrique, et il se fait arrêter par les infirmiers sur la route.
5. TES PERE ET MERE HONORERAS " Tes père et mère honoreras afin de vivre longuement " - "Faux témoignage ne diras ni mentiras aucunement " un jeune étudiant découvre qu'il a en réalité été adopté par ses parents. Il a une entrevue, qu'il préfère oublier, avec sa véritable mère, l'actrice Clarisse Ardant.
6. BIEN D'AUTRUI NE PRENDRAS " Bien d'autrui ne prendras ni retiendras à ton escient " un jeune employé de banque cherche à récupérer pour son propre compte l'argent qu'un escroc a dérobé à son employeur.
7. LES DIMANCHES TU GARDERAS " Les dimanches tu garderas en servant Dieu dévotement " le domestique de la communauté religieuse fait ripaille avec l'évêque, ami d'enfance, qu'il a retrouvé au couvent.


Critiques:
"Fernandel, dans un style mi sarcastique mi-sévère qu'il connaît parfaitement, tient le rôle du bon Dieu parti secouer le totem d'une famille de villageois athée."
Louis Chauvet, Le Figaro, 17 septembre 1962

"En ce temps-là, on aimait beaucoup les films à sketches. Qui étaient presque toujours mauvais. Celui-ci n'est pas bien flambard, mais en souvenir du cinéaste que fut Duvivier, on peut se laisser aller..."
TéléObs

"Julien Duvivier n'a pas attendu la mode des films à sketches du début des années 60 pour pratiquer cet exercice (Un carnet de bal, en 1937). Il récidive ici avec une oeuvre mineure, mais très plaisante. Les six histoires concoctées par le trio Michel Audiard, René Barjavel, Henri Jeanson oscillent entre le comique de boulevard (quiproquo entre une femme, son mari et son amant autour d'un collier) et la brillante comédie (dispute de deux voleurs au sujet d'une précieuse valise). La distribution impressionnante est dominée par un Michel Simon inénarrable. De l'excellent cinéma de papa, n'en déplaise à la Nouvelle Vague."
G.C.

Anecdotes:
Le sketch réunissant Roger Nicolas, Dany Saval et Henri Tisot a été coupé au montage.

Une idée originale, la réalisation très fine, toute en demi-teintes, de Duvivier et l'incarnation subtile de Fernandel, font de cette séquence un bonheur total. On aimerait tellement pouvoir en dire autant de tout le film. En filigrane se pose un angoissant problème: et si Dieu apparaissait sous cette forme, ne serait-il pas aussitôt interné? Que ferait-on du Christ aujourd'hui?
Jacques Lorcey, Fernandel, 1981.

L'affiche annonce "20 vedettes pour 1 000 éclats de rire". Dans ce film où, selon la critique "l'ermite Duvivier s'est fait diable", l'auteur de Golgotha a offert à Fernandel le rôle de ... Dieu! "Je vais mettre un point final à la carrière de Fernandel, ironise le cinéaste. Après le personnage de Dieu le père, personne ne pourra lui proposer un rôle plus important."
Jean-Jacques JELOT-BLANC, Fernandel l'accent du soleil, 1991.



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