| Résumé: |
Nous sommes en 1880. Dans la diligence qui le conduit vers l'Arizona, Antoine Esperandieu, moustache et barbiche impériale en bataille, n'est pas content: vraiment, le confort de « l'Oder Mail Company » laisse plus qu'à désirer! Etre attaqué par les Indiens, traverser une prairie en flammes, tout cela n'est pas fait pour vous mettre de bonne humeur. Ah! S'il avait su, il serait resté en France! Mais contraint de se battre en duel pour une affaire de coeur, il a préféré répondre aux invitations pressantes de son ami Jules, parti pour l'Amérique afin d'y faire fortune.
Dès son arrivée, Antoine apprend que Jules vient d'être tué par un redoutable bandit, Dynamite Jack qui fait régner la terreur dans «le canyon des veuves». Le vieux shériff Scotty, également fossoyeur, prévient le Français : "Ici, il faut être prudent, ne pas trop parler... sinon on ne fait pas de vieux os !"
Antoine s'installe tant bien que mal dans sa nouvelle vie. Il habite le saloon-hôtel de la petite ville et s'intéresse de près aux charmes de la jolie patronne Dolorès, comme à ceux d'une jeune métisse, épouse du barman.
Mais il faut travailler. Après s'être fait prospecteur d'or (dans pays où il n'y a que du cuivre), Antoine accepte de collecter les impôts pour le compte du shériff. Dès la première journée, chassé de partout, battu, en loques, il revient au village et rencontre au saloon Dynamite Jack, qu'il prend pour un étranger de passage. A l'ahurissement général, Antoine accepte de jouer au poker avec le bandit. Il gagne et ne doit la vie qu'à l'intervention du «Clan des Irlandais» mené par la farouche et belle Pegeen, dont le mari et le frère ont été tués par Dynamite Jack. Ce dernier, avant de fuir, avertit son rival: "Avec tes moustaches et ta barbiche, je te retrouverai facilement!" Aussitôt, l'étranger naïf décide de raser ces attributs auxquels il tenait tant. Et à partir de cette minute, tout change: rasé, Antoine est le sosie du bandit! Sans en comprendre la raison, il voit chacun trembler devant lui et cet événement raffermit son courage chancelant. Après avoir conquis les faveurs de Dolorès, il court le risque d'être pendu toujours en tant que « Dynamite Jack ». Mais le hasard lui permet de reprendre au bandit une grosse somme qu'il avait volée: il devient un héros. Enfin, Dynamite Jack et Antoine restent seuls, face à face. Scotty abat le vrai truand sans se montrer: il pourra céder sa place de shériff au valeureux Français, que Dolorès, l'arme au poing, contraint à l'épouser.
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| Critiques: |
"Fernandel joue les deux rôles avec un discrétion de moyens dont il faut le féliciter."
Michel Duran, Le Canard enchaïné, 8 novembre 1961
"Habilement réalisé par Jean Bastia, avec de multiples clins d'oeil au public et des truquages bien réussis (quand Fernandel se donne à lui-même la réplique), ce Western comique, au rythme un peu lent, mais correctement photographié dans des décors, des costumes et des extérieurs soignés, est un divertissement qui atteint son but. Fernandel, qui se souvient du «jeu de la mouche» quand il incarne cette brute épaisse de Jack, est encore meilleur dans le principal protagoniste, ce brave Antoine, qui transporte la chevalerie et la «traditionnelle» courtoisie française dans un village déshérité du Nouveau Monde: une composition toute en finesse et très humoristique. A ses côtés, par contre, seul Lucien Raimbourg, en shériff semi-gâteux, tire son épingle du jeu."
Jacques Lorcey, Fernandel, 1981
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| Anecdotes: |
Lorsque Cocagne sort sur les écrans parisiens, Fernandel a déjà commencé le tournage de Dynamite Jack, pour un séjour de cinq semaines à Saint-Antonin, petite bourgade près d'Aix-en-Provence, où a été construit, un peu à la manière de Pagnol, un véritable décor «en dur» de vingt-sept bâtisses. Cette parodie de La Terreur de la pampa -dont il a été le héros en 1932 -ne vaut que par sa double prestation d'Antoine Esperandieu et de Dynamite Jack, la terreur du canyon des Veuves, en Arizona: "J'interprétais deux personnages à la fois et, de plus, dans un western, confesse le comédien. C'est le genre auquel je n'aurais jamais osé penser si ce projet n'avait été proposé à mon agent. Aussitôt, j'ai été ravi d'accepter ce rôle car ,je raffole des westerns. J'avais d'ailleurs rencontré auparavant Gary Cooper dont j'avais vu presque tous les films... De plus, j'ai tellement été fâché de constater que les Américains allaient tourner Marius sans un seul acteur marseillais, que j'ai décidé de faire un western américain sans un seul Américain..." Le résultat n'est pas probant et la mise en scène laisse à désirer.
Connu pour la série des Champignol, le réalisateur Jean Bastia entérine ici un sens plutôt laborieux de la caméra. Fernandel, devenu producteur, fera néanmoins appel à cet intime de la famille pour «superviser» certains de ses films tournés en Italie comme Avanti la musica. Quant à Dynamite Jack, ce western provençal ne laissera pas un souvenir impérissable.
Jean-Jacques JELOT-BLANC, Fernandel l'accent du soleil, 1991.
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