Ernest le rebelle |
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Interprétation: | FERNANDEL (Ernest Pic), Pierre ALCOVER (Tonio, le capitaine), Robert LE VIGAN (le gouverneur-président de Mariposa), Mona GOYA (Suzanne Gringue), Guillaume DE SAX (Emmanuel Gringue), Rosita MONTENEGRO (Rosita), Marcel ROUZE (un collègue d'Ernest), Arthur DEVERE (l'amiral), René GENIN (Sosthène), Raoul MARCO (Sam, l’homme de main), MONTERO (le "nègre"), Georges IRVING (Mr Hamilton), etc.
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Résumé: | À bord d’un paquebot voguant vers l’Amérique du Sud, Ernest Pic joue de l’accordéon. Ses mimiques, causées par le mal de mer, sont prises pour des signes d’intérêt par une riche passagère, Suzanne Gringue, d’où une altercation avec le mari de la dame. Lors d’une escale, une belle indigène «plume» Ernest et le bateau repart sans lui. Désespéré, il rencontre le louche Tonio, qui le pousse à commettre un mauvais coup pour survivre, puis l’enrôle au Consortium de la banane, dont il est le rabatteur. Le pauvre Ernest se retrouve avec des ouvriers semi-esclaves et surexploités. Il confie ses malheurs à Démosthène, un compatriote… sourd-muet. Ernest se révolte et va dire son fait au patron de la plantation, qui n’est autre que Gringue. Coup dur ! Et malentendu : Suzanne revoit celui qu’elle prend pour un soupirant et croit qu’il est venu la délivrer de sa prison conjugale. Par ailleurs, Gringue a une explication orageuse avec le gouverneur de la région, un illuminé moitié tyran, moitié ivrogne, qui constitue son armée de curieuse manière, en enrôlant de force les gens de la bananeraie.
C’est ainsi qu’Ernest échoue… dans la Marine et apprend sur la terre ferme la natation, ce qui lui donne à nouveau le mal de mer. Il n’y tient plus et frappe l’amiral : le voilà condamné à mort après un jugement expéditif ! Dans sa cellule, il a conservé son accordéon et en tire un air nostalgique qui monte jusqu’aux oreilles du gouverneur. Ce dernier, ému, fait venir Ernest et lui demande de chanter. Le musicien est-il sauvé ? Non, il retourne au trou mais l’amiral est fusillé. Démosthène vient rendre visite à son ami et, ayant retrouvé la parole, suggère une évasion collective. Ébahi d’être à la tête d’un groupe de révoltés, Ernest parvient à se débarrasser du gouverneur, de Tonio et de Gringue, et part avec Suzanne vers la liberté et l’amour.
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Critiques: | "De 1936 à 1938, Christian-Jaque a tourné six films avec Fernandel. "Ernest le rebelle" est l'un des plus surprenants. Il bénéficie d'une caution littéraire : adaptation d'un roman de Jacques Perret, paru en 1937, apport de Jacques Prévert à l'adaptation et aux dialogues. Son comique débridé, loin de "trahir" l'oeuvre originale, en donne une équivalence burlesque aux dimensions de Fernandel. Les effets de vaudeville filmés par Christian Jaque - le mal de mer faisant croire à Gringue qu'Ernest adresse des signes à sa femme, l'explosion de la cabane où se retrouvent, par la suite, Ernest et Suzanne, l'accordéon qui adoucit les moeurs du gouverneur de Mariposa - tirent cette histoire vers un univers absurde dont le cinéma français n'avait pas l'habitude. Dans l'absurdité, justement, la chanson "Ma Créole" atteint un sommet. Fernandel, d'une drôlerie irrésistible, devient la
caricature de quelque Pancho Villa. Robert Le Vigan est extraordinaire en tyran ivrogne et cinglé."
Jacques SICLIER, Télérama. "Il y a toujours du bon à prendre dans un Fernandel... Pas dans cette comédie-poursuite particulièrement insipide, à l'écriture de laquelle participa pourtant Prévert (absent du générique, il a raison). Christian-Jaque réinvente un exotisme de pacotille, pas même poétique, aux studios de la Victorine - Fernandel y récolta paraît-il une indigestion de bananes... Quelques mimiques du comédien font sourire ; mais l'interprétation savoureuse de la ritournelle "Ma Créole" serait plus drôle encore si elle était moins raciste. Sans aucune intention politique ou sociale, le film donne pourtant une assez juste vision des méthodes des planteurs français aux colonies. Description involontaire, qui se croit, à tort, caricaturale, et donne froid dans le dos... " Aurélien FERENCZI, Télérama du 17 septembre 1994. "Il est près de valoir, dans son style, les Buster Keaton de la bone époque." Louis Cheronnet, Marianne, 30 novembre 1938. "Dans cette comédie loufoque et déjantée, tout est prétexte au rire et à l’absurde. Le personnage principal incarné par Fernandel est si naïf qu’il met en garde les spectateurs du film contre un semblable défaut qui n’entraîne que catastrophe sur catastrophe. Le personnage les déchaîne et ne retombera à la fin sur ses pieds que par miracle. Il croise au passage une galerie de personnages hauts en couleur pour un film peut-être pas seulement bon enfant comme on pourrait le penser tout d’abord. En effet, en seconde lecture, se dessine une critique subtile de l’esclavagisme et des régimes dictatoriaux. Derrière la naïveté du héros se cache un sacré bon sens et surtout le sens de la justice: il remet en question les systèmes despotiques dont il se retrouve la victime et réussit à les faire s’effondrer. A bas les tyrans! pourrait être le maître mot de l’histoire dont la fantaisie nous divertit d’un bout à l’autre avec de surcroît deux excellentes chansons de Fernandel qui s’en sort également très honorablement à l’accordéon, décidément, l’acteur a tous les talents alors ne boudez pas votre plaisir et payez vous une bonne tranche de rire avec cette sortie Dvd de classiques du grand acteur oubliés (voir nos articles sur Les cinq sous de Lavarède et Le club des soupirants)." Sandrine et Igor Weislinger, toutelaculture.com, 9 septembre 2012. |
Anecdotes: | Le roman de Jacques Perret, paru en 1937, était déjà très fantaisiste mais le principal adaptateur, Jacques Prévert (pourtant non crédité), y ajouta à plaisir démesure, «mauvais goût» et procédés de farce. Le générique ne mentionne qu’un scénariste, Jean Manse, l’éternel associé de Fernandel (et son beau-frère à la ville). Le film, à décor exotique et colonial, fut tourné dans la région niçoise. Robert Le Vigan y campe un extravagant tyran sud-américain. Fernandel chante deux chansons, «Ernestito» et surtout le célèbre «Ma Créole», à sa manière un classique de l’Absurde…
Fernandel et Christian-Jaque refaisaient équipe ici, après leur grand succès de l’année précédente, FRANÇOIS 1er. Le premier titre prévu pour ERNEST LE REBELLE était C’ÉTAIT MOI. En tout, l’acteur et le réalisateur travaillèrent huit fois ensemble.
Extrait de la série n°275 de la collection des fiches de Monsieur Cinéma 275/07 Christian Jaque fut l’un des réalisateurs français les plus fameux du XXème siècle. Il a tourné avec les plus grands acteurs de sa génération: Bernard Blier, Bourvil, Alain Delon, Danielle Darrieux, Brigitte Bardot, Edwige Feuillère…Avec Fernandel en héros, il a déjà réalisé Un de la légion et Josette en 1936 avant Ernest le rebelle. Quand il réalise ce film, Christian Jaque n’est toutefois qu’aux prémices de sa carrière, il s’amuse et nous amuse mais ce film compte aussi quelques beaux plans et la grande inventivité qui sera toujours la marque de fabrique du réalisateur. |
![]() Jacquette de la cassette vidéo VHS |
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La vidéo V.H.S. du film.
Le DVD du film |
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Le DVD du film. |
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