Les Gaîtés de l’escadron |
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Interprétation: | FERNANDEL (Le soldat Vanderague, le brimé), Jean Gabin (Le soldat Fricot, l'éternel récalcitrant), Raimu (Le capitaine Hurluret, du 51e dragon), Charles Camus (L'adjudant Flick), Henri Roussel (Le général), René Donnio (Le soldat Laplotte, le compère de Fricot), Pierre Labry (Le réserviste Potiron), Frédéric Munie (Le sous-lieutenant Mousseret), Pierre Ferval (Le soldat Vergisson), Lucien Nat (Le maréchal des logis Bernot), Georges Bever (Le soldat La Guillaumette), Paul Azaïs (Le soldat Croquebol), Roland Armontel (Barchetti), Louis Cari (Bernot), Marcel Lutrand (Favret), Géo Laby (Peplat), Pierre Dac (Ledru), Marcel Magnat (Laigrepin), Montigny (Le maréchal des logis Dupont), Mady Berry (Mme Bijou, la cantinière), Ketty Pierson (La charcutière), Jacqueline Brizard (La blanchisseuse), Jean-François Martial (Un soldat), Jacques Beauvais (Le patron du beuglant), Julien Carette (Un cavalier), Palmyre Levasseur (La diseuse), Adolphe Mercier, Léo Courtois, Pierre Athon, etc.
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Résumé: | A la caserne du 51e Chasseurs, la vie suit un cours tout... militaire. Croquebol et La Guillaumette réalisent leur rêve, faire le mur. Fricot et Laplotte, deux éternels récalcitrants toujours punis, salissent plus qu'ils ne nettoient. Vanderague, le brimé, oppose aux ordres contradictoires de ses supérieurs un éternel et béat "Y'a du bon !". Le capitaine Hurluret, qui marche à l'absinthe, tente de maintenir un semblant d'ordre et d'éviter à ses hommes les excès des petits chefs, l'adjudant Flick, entre autres. Il laisse pourtant mettre seize soldats aux arrêts, une façon de récupérer des lits pour accueillir les réservistes, avec, à leur tête, Potiron, une "grande gueule".
Mais surtout, Hurluret redoute la tournée d'inspection du général et il espère au moins que, ce jour-là, les deux déserteurs seront rentrés. Autre point épineux : le vol, par Fricot et Laplotte, d'une assiette de fromage de tête ! Le pire se produit : le général arrive. Il connaît Hurluret et ponctue les irrégularités qu'il constate de nombreux "Ça n'a aucune importance" qui en sous-entendent long. Dans une belle tirade, Hurluret clame sa dévotion à ses hommes et à l'armée. A ce moment, on ramène Croquebol et La Guillaumette de leur petite escapade. Le général fait comme s'il n'avait rien vu et, édifié mais indulgent, met un terme à sa visite.
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Critiques: | "Je n'aimais pas Fernandel. Or le cavalier Vanderague qu'il a campé ici n'est pas de deuxième classe, mais, tout de bon, hors classe. Plus qu'une réussite passagère, une promesse fort nette pour l'avenir."
Maurice Bourdet, Vu. "Ce classique de la comédie troupière est souvent irrésistible. Bien sûr, il faut aimer le genre..." "Raimu croit ce qui lui arrive. Il s'est fait, avec le temps - car c'est avec le temps qu'il est devenu "gueulard" - une certaine notion de la justice, en général, et de celle qui, plus particulièrement, lui est due. Il a des principes et c'est là où je le voit vraiment d'une essence méridionale. Ce n'est point par hasard que les gens du midi sont si fidèles à leurs opinions, donc si intransigeants. Ils sont le confluent des races romaine et sarrazine. Raimu est bien à leur image. On me dit encore qu'il n'aime guère avoir tort. C'est, parbleu, qu'il est convaincu d'étre dans son droit, plutôt que par une affectation dont je le juge fort incapable... Cela ne fait pas toujours les bons caractères. Mais cela ne fait pas non plus les mauvais garçons. Vous n'avez qu'à le voir, à l'Olympia, dans son nouveau film, Les gaités de l'Escadron. Il a gaillardement troqué le complet veston de Bédarride ou l'alapaga de César contre un uniforme de capitaine. Mais que Raimu est peu militaire! Comme on sent en ce débonnaire officier, un civil qui sommeille! A-t-il de brusques accès de colère, c'est pour les regretter devant un verre d'absinthe et racheter, par un stratagème d'écolier farceur, les cruautés de l'adjudant Flick. Il apparait proprement inimitable, et parce qu'il est lui même. Il tempête et il s'attendrit! Mais son rire a, parfois, quel accent mélancolique! Cher Raimu, que Pathé-Nathan a bien fait de s'attacher... Trouve-t-on aujourd'hui tant d'artistes de cette classe? Il nous fallait un grand comique. Le voici. Il en a les possibilités et les traditions. Et s'il n'écoute si souvent que lui même, c'est qu'il sait bien que son talent ne le trompera pas. Son talent? Son instinct, ce "fond" qui, chez lui, est bien ce qui manque le moins... Jacques Moustier, Cinémonde n°205, page 766 du 22 septembre 1932. "Il n'y a pas d'intrigue proprement dite, juste une succession de saynètes auxquelles le talent de Maurice Tourneur - et le montage fluide de son fils Jacques - sait donner un lien narratif. Moins féroce que le roman de Courteline, le scénario dénonce l'absurdité de la hiérarchie militaire, sans pour autant oublier de porter un regard attendri sur nos dévoués pioupious. C'est qu'il y a - encore ! - un fort courant de sympathie entre la France et son armée, et le comique troupier était alors un genre prisé. Ce qui frappe aujourd'hui, c'est le défilé de stars : Gabin n'est encore que débutant, Raimu, immense vedette de la scène, n'a tourné que quelques films (dont Marius et Fanny), mais tous font preuve d'un sacré abattage. Leurs compositions portent un film qu'on pourra trouver démodé, mais qui ne manque pas de vitalité." Aurélien Ferenczi, Télérama, le 13 janvier 2001. |
Anecdotes: | Rencontre quasi historique entre Fernandel, Raimu et Jean Gabin...
Georges Courteline (1858-1929) signa en 1886 sa première œuvre, un roman, "Les gaîtés de l'escadron", qui devint ensuite une pièce de théâtre. Maurice Tourneur (1876-1961) l'avait déjà adaptée au cinéma en 1913 avec Louis Gouget. Henry Roussell, le général dans la version 1932, jouait alors Fricot, rôle tenu ici par Jean Gabin. Fernandel arriva sur le plateau avec dix jours de retard, le temps de se rétablir d'une diphtérie contractée peu avant lors d'un tournage en Allemagne. Maurice Tourneur, qui tenait à lui, changea le plan de travail en conséquence. Par ailleurs, Gabin interpréta au cinéma deux autres sujets militaires de Courteline : LIDOIRE, court métrage de 1933 signé aussi M. Tourneur, et LE TRAIN DE 8 H 47 (Henry Wulschleger, 1934), où l'on retrouvait les personnages des GAITÉS..., Hurluret, Flick, La Guillaumette et Croquebol, joué cette fois par Fernandel. A sa sortie, le film était colorié au pochoir selon un procédé exclusif Pathé-Color. Le responsable du montage, Jacques Tourneur, fils de Maurice, devint ensuite un réalisateur important aux Etats-Unis. Il avait déjà signé en France un long métrage, TOUT ÇA NE VAUT PAS L'AMOUR, (1931), avec Jean Gabin. Enfin, on peut apercevoir, dans deux très petits rôles, Pierre Dac et Julien Carette. |
![]() Jacquette de la cassette vidéo VHS |
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La vidéo V.H.S. du film. |
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