Les gueux au Paradis 



Réalisateur: René LE HENAFF
Scénario: André OBEY
Adaptation: André OBEY d'après la pièce de Gaston-Marie MARTENS
Dialogues: André OBEY
Musique: Claude ARRIEU
Images: Marc FOSSARD
Montage: Germaine ARTUS
Décors: Louis LE BARBENCHON
Production: C.P.L.F. GAUMONT
Directeur de prod.: Marc LE PELLETIER
Son: Jacques CARRERE
Tournage: 15 juillet - août 1945
Procédé: Noir et Blanc
Genre: Comédie
Durée: 1h 25
Sortie: 20 février 1946, à Paris
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Une affiche originale du film.

 Interprétation:
FERNANDEL (Pons), RAIMU (Boule), Armand BERNARD (le croque-mort), Gaby ANDREU (la vierge Marie), André ALERME (St-Pierre), Félix OUDART (le garde champêtre), Marcel MAUPI (le coiffeur), Roland PIERAL (un diablotin), Michèle PHILIPPE (Linda), GERLATTA (Mme Boule), Pepita JIMENEZ (Mireille), Edmond BEAUCHAMP, Gaston ORBAL, Jean DANIEL, Auguste MOURRIES, Erno CRISA, Claude JOSEPH, Thérèse CASIER, etc.

Extrait du film

Résumé:
Dans un village de Provence, au Moyen Age, deux joyeux drilles amateurs de bons vins, Boule et son compère Pons, fêtent la Saint Nicolas. Pour distribuer des jouets aux enfants, ils se sont déguisés en Saint Antoine et en Saint Nicolas. Abrutis par la bonne chère, ils sont renversés par une carriole qui les expédie dans l'autre monde. Après avoir franchis le Styx sous la conduite d'un nautonier qui ressemble fort au croque mort du village, ils arrivent en enfer. On dirait l'auberge de Boule, mais les musiciens jouent sans qu'on les entendent et on ne peut saisir ni les plats mirifiques ni les jolies filles qui passent. Boule revoit son père, aussi gourmand que lui: il est installé, avec une muselière, devant des mets succulents - c'est le supplice de Tantale ! Les démons font la ronde autour des deux misérables, qui tombent à genoux et supplient Dieu de les épargner. Ils sont brusquement transportés devant la porte du paradis. Abusé par leur déguisement, Saint Pierre les laisse entrer, mais l'arrivée des véritables saints mets un terme à la supercherie. Saint Pierre réunis le tribunal céleste et consulte le grand livre des comptes, où sont inscrits tous leurs péchés: les hectolitres de pastis ou de vin absorbés sans retenue, les kilomètres de saucisses dévorés les jours maigres, et même les cotillons troussés de-ci, de-là. Par bonheur, la Vierge accepte de plaider leur cause. Acquittés, ils devront retourner sur terre racheter par une bonne conduite leurs mauvaises actions passées. Ayant réintégré leur corps, veillés par leurs intimes avant la mise en bière, ils entendent quelques conversations édifiantes quant à l'amour et au respect qu'on leur portait. Ressuscités - et plus modestes -, ils s'efforceront désormais de mériter la clémence divine.


Critiques:
"Si la première apparition de Fernandel monté sur un âne et coiffé de la mitre épiscopale suscite une hilarité automatique, celle de Raimu et de son pot de chambre ne produit pas l'effet recherché."
Jean VIDAL, L'Écran français.

Anecdotes:
Tourné à Saint-Rémy-de-Provence durant l'été 1945, ce sera le dernier film de Fernandel avec Raimu. En 1965, une nouvelle version a été tourné en Allemagne (titre original: Die Schelme im Paradies). Un film de Wolfgang Liebeneimer, avec Bruni Löbel et Johanna Liebeneimer.

Égarés dans cette bouffonne adaptation provençale d'une turlupinade flamande, Fernandel et Raimu campent deux joyeux pochards fauchés par une voiture et arrivant dans l'au-delà... Curieuse histoire à laquelle le destin, prodigue en mauvais coups, va donner un accent prophétique: après Les Gueux au Paradis, Raimu se rend à Paris pour y tourner, d'après Dostoïevski, L'homme au chapeau rond. Reprenant la route pour Monte-Carlo, il sera victime d'un accident de la route après Tournus, au nord de Mâcon. Gravement blessé, immobilisé, il vivra une pénible agonie, longue de plusieurs mois. De ce fait, Les Gueux au Paradis sera le dernier film de ces deux monstres sacrés.
Jean-Jacques JELOT-BLANC, Fernandel l'accent du soleil, 1991.



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