Hercule 

(L’incorruptible)



Réalisateur: Alexandre ESWAY
Assistant Réal.: Carlo RIM
Scénario: Carlo RIM
Adaptation: C.M. ALEXANDRE
Dialogues: Carlo RIM
Musique: Manuel ROSENTHAL
Images: Michel KELBER, Philippe AGOSTINI
Montage: René LE HENAFF
Décors: Pierre SCHILD
Production: André ARON / Panciné
Directeur de prod.: Pierre DANIS
Son: Robert TEISSEIRE, Antoine ARCHIMBAUD
Extérieurs: Tournés à Cassis
Tournage: 28 août - novembre 1937
Procédé: Noir et Blanc
Genre: Comédie
Durée: 1h 45
Sortie: 5 mars 1938, à Paris
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Une affiche originale du film.

 Interprétation:
FERNANDEL (Hercule Maffre), Gaby MORLAY (Juliette Leclerc), Jules BERRY (Vasco), Pierre BRASSEUR (Bastien), Nane GERMON (Mariette), Henri CRÉMIEUX (Bajoux), Édouard DELMONT (le père Maffre), Paul DENNEVILLE (Sophocle), Vincent HYSPA (Cahuzac, l'académicien), Henri POUPON (le docteur Bœuf), Georges VITRAY (Perruche, le maître-chanteur), Charles DECHAMPS - Jean TISSIER - Robert PIZANI (les frères Riquel), Antonin GILDES (le père Lorgnette), Jean DAURAND (Sandwich), Robert BERRI (Vaillant), Georges LANNES (Martial), Robert SELLER (le portier), Albert BROQUIN (Ficelle), DARBLAY (Saint-Eloi), Georges FELLS (Batifol), Frédéric MARIOTTI (un vendangeur), Jacques TARRIDE (le dessinateur), Marcel MELRAC (le mécano), Sylvain ITKINE (l'amateur de mots croisés), DULUARD (Le Hardy), Edmond BEAUCHAMP (le secrétaire de Vasco), Jean SINOEL, Félix CLAUDE, Jacques FERREOL, Louis EYMOND, LEDUC, etc.

Extrait du film

Résumé:
Cadignan, village provençal. Alors que les vendanges battent leur plein, le père Maffre est blessé par un tombereau qui s’est renversé sur lui. Sentant sa fin prochaine, l’accidenté envoie quérir son fils Hercule et lui confesse sa véritable origine. Hercule est de fait le rejeton d’un cousin homonyme, parti à Paris en sacrifiant sa vie de famille à son ambition professionnelle. Le moment d’étonnement passé et Maffre remis d’une blessure bénigne, Hercule réalise tout le parti qu’il peut tirer de cette filiation. La pêche traditionnelle qu’il défend étant menacée par les pollueurs, il part à Paris solliciter l’appui de son vrai père, puissant directeur du quotidien “L’Incorruptible”. Il arrive hélas trop tard : celui-ci vient de mourir d’une crise cardiaque et la bataille de succession est déjà engagée. Héritier direct de “L’Incorruptible”, Hercule devient l’objet de diverses campagnes de séduction de la part de Juliette, proche collaboratrice du défunt, de Vasco, publiciste véreux et des frères Riquel, candidats au rachat du journal. Lors d’un conseil d’administration, Vasco pousse Hercule à la direction espérant ainsi continuer à exercer un pouvoir occulte. D’abord réticent, Hercule se laisse convaincre par Juliette. Ignorant tout du métier, Hercule va se contenter de mettre humblement en application son bon sens naturel et son désir de rendre heureux ses lecteurs. Mais, dans son dos, Vasco continue de faire régner la corruption : le vol Paris / Tahiti parrainé par le journal est truqué, le reportage de Bastien, un jeune journaliste, est récrit afin de protéger ses intérêts, etc. Lorsqu’il découvre cette triste réalité, Hercule, écœuré, souhaite quitter au plus vite la direction du quotidien. Juliette le convainc de n’en rien faire et l’aide à se débarrasser de Vasco. La chose faite, Hercule nomme Bastien rédacteur en chef et donne le journal aux salariés. De retour au pays, Hercule est honoré par ceux dont il a défendu les intérêts et devient l’objet de toutes les convoitises féminines. Mais un jour, Juliette vient le prier de revenir : le journal a besoin d’un homme sain comme lui, qui fasse voir le monde avec ses yeux.


Critiques:
"Ce film porte bien la griffe de Carlo Rim qui l'a écrit et avait vu en Fernandel un comédien capable de jouer des rôles sérieux, psychologiquement étoffés. Les scènes provençales du début font penser à Pagnol. Mais l'essentiel du film porte sur une satire de la grande presse d'information parisienne que Carlo Rim connaissait bien. Les personnages, décrits de façon mordante, correspondant sans doute à des modèles connus. Escrocs, combinards, opportunistes grouillent comme un nid de serpents autour de Fernandel, pêcheur de Provence devenu l'héritier d'un grand journal et qui passe de la naïveté à la conscience d'une réalité peu ragoûtante, prend de l'autorité et déjoue les manoeuvres de ceux qui veulent se servir de lui."
Jacques Siclier, Télérama.

"Ce qui n'est pas moins appréciable, c'est l'interprétation de Fernandel délaissant cette fois ses procédés comiques habituels et réalisant un personnage de grande comédie avec un talent hors pair."
André Antoine, Le Journal.

Anecdotes:
Carlo Rim, le scénariste du film, a raconté dans son journal, “Le grenier d’Arlequin” (Denoël, 1981) que c’est le Normand Jean Grémillon qui, dans un premier temps, avait été retenu pour mettre en scène cette histoire provençale, d’abord baptisée L’INCORRUPTIBLE. C’est d’ailleurs lui qui, le 7 août 1937, donna le premier tour de manivelle du film, à Cassis. Mais, un mois plus tard, après avoir mis en boite toutes les scènes tournées en extérieurs, Grémillon déclarait à Rim : «Je ne sens plus ton scénario (…). Ce n’est pas un sujet pour moi». Habitué aux études psychologiques détaillant les travers de l’âme humaine, Grémillon ne put trouver son compte dans les personnages solaires imaginés par Rim. Au pied levé, le producteur engagea donc Alexandre Esway, Anglais d’origine hongroise, qui demanda à Carlo Rim de superviser les prises de vues à ses côtés, le milieu de la grande presse lui étant totalement inconnu. Ce milieu était, par contre, très familier à Carlo Rim, ancien rédacteur en chef de “Vu”, et de “L’Intransigeant”, fondateur de “Jazz” et créateur du personnage dessiné “Monsieur Virgule”.
Extrait de la série n°303 de la collection des fiches de Monsieur Cinéma 303/08

Carlo RIM a écrit le scénario et les dialogues de cette agréable comédie ; le cinéaste Jean GREMILLON abandonnant le tournage après la partie provençale , un autre cinéaste , Alexandre ESWAY , prit la relève en studio à Paris . Mais Carlo RIM , superviseur attentif , doit être considéré comme le co-réalisateur du film. Le scénario comprend , c'est vrai , une satire (précise et réjouissante) du journalisme parisien d'avant-guerre (Carlo RIM connaissait très bien ce milieu) mais il accumule , surtout , les scènes destinées à mettre en vedette FERNANDEL. L'intérêt majeur d'HERCULE réside moins dans les compositions sympathiques mais "appliquées" de FERNANDEL , Gaby MORLAY et Pierre BRASSEUR que dans l'interprétation éblouissante de Jules BERRY en "requin" grand style, dans certaines idées insolites (les trois étranges frères Rickel convoitant les destinées du journal) et des dialogues bien frappés.
Jean-Francois HOUBEN - Avril 1998



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