Tu m’as sauvé la vie 



Réalisateur: Sacha GUITRY
Assistant Réal.: François GIR
Scénario: Sacha GUITRY
Adaptation: Sacha GUITRY, d'après sa pièce
Dialogues: Sacha GUITRY
Musique: LOUIGUY
Images: Noël RAMETTRE
Montage: Raymond LAMY
Décors: Nordès BARTAU
Production: Films Minerva
Directeur de prod.: Charles MERE
Son: Paul BERTRAND
Tournage: 22 mai - 30 juin 1950
Procédé: Noir et Blanc
Genre: Comédie
Durée: 1h 25
Sortie: 20 septembre 1950, à Marseille
16 mars 1951, à Paris
Détails du film précédent   Retour vers la liste des films de Fernandel   Détails du film suivant  


Une affiche originale du film.

 Interprétation:
Sacha GUITRY (baron de Saint-Rambert), FERNANDEL (Fortuné Richard), Lana MARCONI (L'infirmière - marquise de Parlognan), Jeanne FUSIER-GIR (comtesse de Grisy-Morhange), René GÉNIN (Victor), Luce FABIOLE (Irma), Georges BEVER (Onésime), Robert SELLER (Leblondinay, commissaire de police), Sophie MALLET (Célestine), NUMÈS fils (Eugène Labouille), Roger POIRIER (infirmier porteur), Grégoire GROMOFF (infirmier porteur), Michel "Mikou" MALLOIRE (Gérard, l'enfant), Yannick MALLOIRE (Marie-Claire, l'enfant), etc.

Extrait du film

Résumé:
Le baron de Saint-Rambert est un vieil égoïste, qui vit seul avec ses domestiques. Il est en butte aux assiduités de sa voisine, une comtesse au tempérament incendiaire. Un jour, on sonne à la porte: c'est une espèce de clochard philosophe à la recherche d'un emploi. Le baron lui propose une aumône, que l'autre refuse avec hauteur. Là-dessus, le baron sort faire sa promenade en ville. Peu après, on le ramène sur une civière : il a failli être écrasé par un chauffard et n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un passant, lequel n'est autre que le clochard qu'il avait éconduit. Par reconnaissance, le baron décide d'en faire son légataire universel (il porte le nom prédestiné de Fortuné Richard), à la consternation de son entourage, qui convoitait l'héritage. Cependant, soigné attentivement par une jolie infirmière, le baron songe à créer un foyer. L'ex-clochard n'y a plus sa place. Il a d'ailleurs d'autres visées: la comtesse lui tend les bras, avec sa fortune en prime. Quant à l'infirmière, elle se révèle être l'épouse du chirurgien qui a soigné l'illustre malade; son travail accompli, elle abandonne la place. Les domestiques respirent: il n'y a plus à redouter de captation d'héritage. Le baron retrouve sa vie paisible d'antan, avec un regain de misanthropie.


Critiques:
"[...] La présence de Fernandel, toujours excellent à quelque sauce qu'on l'accommode!"
J.-G. Pierret

"Structuré par les signes de l'argent, du mensonge et de l'hypocrisie, de la solitude et de la non-communication (illusion de séduction, surdité, prédominance du téléphone), le film reflète les ricanements douloureux de la misanthropie comme art suprême de l'agonie. L'absence du discours utopique-prétexte du Trésor de Cantenac supprime les possibilités de lecture teintée d'humanisme et de condescendance. L'idée de solitude et de cellule est installée au début du film : un baron vit avec ses domestiques. Ceux-ci attendent sa mort pour toucher l'héritage. Ils considèrent chaque intrusion dans cet espace comme une ménace pouvant annuler leurs espérances. (...) En ce qui concerne le style, c'est une oeuvre de synthèse qui revisite les trouvailles d' Aux deux colombes et de Toâ sur le terrain du théâtre filmé. (...) Chaque personnage autour de lui tient un double langage. On ne se comprend qu'entre sourds grâce au téléphone. Dans toutes les pièces Guitry joue de cet accessoire. Certains l'ont accusé d'en faire un procédé. Dans Tu m'as sauvé la vie, le téléphone n'est plus le moyen d'informer ou de séduire : c'est le cordon ombilical qui relie au social : d'abord au visage de la mère (premier acte construit sur l'échange téléphonique entre le Barone et la Comtesse), a celui de la loi (le commissaire de police !), de l'actualité (l'appel aux journalistes) et du masque déchiré (coup de fil de la Comtesse révélant sa coucherie avec le clochard). Quand Guitry coupe le fil du combiné, c'est la preuve d'une décision de rompre avec cette panoplie. Et aussi de rompre avec les tentatives de justification de ses attitudes pendant l'Occupation, autant que de croire encore à l'humanité de ses semblables ou à l'honnêteté de la critique. La profusion du mot « merde » dans le film démontre assez que le temps de la courtoisie est fini. Guitry ne croit plus en rien qui vienne des autres..."
Noël Simsolo, Cahiers du cinéma, 1988.

"Cette pièce, marquée d'une certaine noirceur, d'une certaine misanthropie, fut créée au Théâtre des Variétés le 15 Décembre 1949. Il marque la rencontre de Sacha Guitry et de Fernandel, dont la maître appréciait le tempérament comique. Quelques mois plus tard, en 1950, Sacha Guitry filmait sa pièce dans le même théâtre, et Fernandel reprenait son personnage, naturellement. Jouer du Guitry fut sans doute, pour lui, un promotion, à une époque où il cherchait des rôles plus intéressants que ceux des vaudevilles dans la tradition d'avant-guerre. Après les ennuis qu'il avait connus à la Libération, Sacha Guitry voyait le monde et l'humanité sous des couleurs sombres. "Tu m'as sauvé la vie" est une oeuvre étonnante par son pessimisme, que n'adoucit pas l'esprit parisien. Tous les personnages sont individualistes, intéressés. La vieille comtesse de Morhange et les domestiques guettent l'héritage du baron et dans ce milieu en vase clos, le clochard tire son épingle du jeu. C'est à voir et à écouter, car les interprètes sont remarquables et les dialogues d'une ironie mordante."
Jacques Siclier, Télérama

"Une comédie brillante et non dénuée d'amertume, rigoureusement transposée par Guitry de sa pièce, créée en 1949. En bref, du bon théâtre filmé."

Anecdotes:
La pièce - qui fut créée en 1949 au Théâtre des Variétés - comme le film qui en est la transcription rigoureuse furent écrits pour Fernandel, que Guitry appréciait fort. "Moi on m'adore, vous on vous aime", disait-il. Le hasard fait que Fernandel avait commencé sa carrière à l'écran, en 1930, sous les auspices de Guitry, dans une comédie du maître mise en scène par Robert Florey, "Le Blanc et le Noir". La collaboration des deux hommes se poursuivra avec ADHÉMAR OU LE JOUET DE LA FATALITÉ (1951), que Fernandel jouera et réalisera seul. Les prises de vues de TU M'AS SAUVÉ LA VIE durèrent quatre semaines, ce qui est un maximum pour un film intimiste de Sacha Guitry. Pour Jacques Siclier, un des exégètes du cinéaste, ce film dégage "une certaine amertume. Les personnages sont égoïstes, méchants, intéressés. Depuis ses ennuis de 1944, Guitry voyait le monde sous des couleurs noires". Cette noirceur s'épanouira dans LA POISON (1951) et LA VIE D'UN HONNETE HOMME (1952).
Série n°251 de la collection des fiches de Monsieur Cinéma 251/27.

Sacha Guitry et Fernandel ont joué cette pièce du 14 avril 1950 au 29 mai 1950 au "Théatre des variétés".


Télécharger la jacquette de la cassette vidéo
Jacquette de la cassette vidéo VHS


Achetez la vidéo ou le DVD du film:
Le site de vente en ligne de produits culturels La vidéo V.H.S. du film.
Le site de vente en ligne de produits culturels La vidéo V.H.S. du film.
Le site de vente en ligne de produits culturels La vidéo V.H.S. du film.
Le site de vente en ligne de produits culturels La vidéo V.H.S. du film.


Détails du film précédent  Film précédent Retour vers la liste des films de Fernandel
Liste des films
Film suivant  Détails du film suivant


 © Copyright DIGGI ()
Tous droits réservés DIGGI Corporation
Retour vers la page principale
Page principale