Le Schpountz 

(ou La fausse vocation)



Réalisateur: Marcel PAGNOL
Scénario: Marcel PAGNOL
Dialogues: Marcel PAGNOL
Musique: Casimir OBERFELD
Chansons: Jean MANSE
Images: WILLY, Roger LEDRU, Henri DARIES
Son: Marcel LAVOIGNAT, Jean LECOCQ
Montage: Suzanne de Troye, Suzanne CABON, Jeannette GINESTET
Décors: Marius BROUQUIER
Production: Films Marcel PAGNOL
Directeur de prod.: Charles PONS
Tournage: Mars - septembre 1937, à Marseille et ses environs
Procédé: Noir et Blanc
Type: Comédie
Durée: 2h 40 (version de 2h 25)
Sortie: 15 avril 1938, Paris
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Une des affiches originales du film.

 Interprétation:
FERNANDEL (Irénée Fabre), Orane DEMAZIS (Françoise), Fernand CHARPIN (Baptistin Fabre, l'oncle), Jean CASTAN (Casimir Fabre, le fils), Odette ROGER (Clarisse Fabre, la tante), MAUPI (le barman), Léon BELIERES (Mr Meyerboom, le producteur), Robert VATTIER (Astruc, le chef opérateur), Henri POUPON (Galubert, le grand acteur), Enrico GLORI (Bogidar Glazounow, le metteur en scène), Louisard (Charlet), Robert BASSAC (Dromart), André POLLACK (l'avoué), Charles BLAVETTE (Martelette), José TYRAND (le figurant jouant le rôle du pape), Charblay (le portier des studios), Borel (l'accessoiriste), Alida ROUFFE (Mme Fenuze), Champetier (Nick Durrante), Pierre BRASSEUR (Cousine), Berreta (le chef de plateau), Weber (le barman des studios), Alice ROBERT (Rita Camélia), Robert DARENE (un assistant), André ROUSSIN (Roussin), Géo FORSTER (Lucien le chauffeur et parfois Cousine), Louis DUCREUX, Dumiel, etc.

Extrait du film
© Tous droits réservés - Avec l'aimable autorisation de CMF

601 Eclipse
Résumé:
Un petit village provençal. Irénée et Casimir sont deux modestes garçons épiciers dans la boutique de leur oncle Baptiste, qui les a élevés. Casimir ne songe qu'à son métier, pour lequel il est plutôt doué. Mais Irénée, brave et naïf, méprise l'épicerie et ne rêve que de devenir une grande vedette de cinéma. Une équipe de cinéastes parisiens venue tourner les extérieurs d'un film dans le Midi, amusée par les prétentions du pauvre "schpountz" (autrement dit "un couillon qui se croit doué pour le cinéma"), lui signe, par moquerie, un faux contrat mirifique de super-star. Sourd aux avertissements de ses proches, Irénée, contrat en poche, "monte" à Paris et se présente au studio. Il y déchaîne le fou-rire général, après avoir semé quelque perturbation. Un peu honteux de leur blague, et par charité, les cinéastes lui trouvent cependant un emploi d'accessoiriste. Et peu à peu, il monté en grade. Son " don " pour la comédie, qui est réel, finit par s'imposer. Il séduit Françoise, la script-girl qui l'avait berné, l'épouse, fait faire de bonnes affaires au producteur et connaît un triomphe public. Il décide alors de rentrer au pays, avec sa jeune femme. Impressionné par son succès, l'oncle Baptiste accueille avec émotion le retour de l'enfant prodigue.
Critiques:
"Quant à Fernandel, il est extraordinaire de naturel, de talent, d'ingéniosité comique. Décidément, Pagnol seul a su le comprendre et l'utiliser parfaitement."
Maurice Bessy, Cinémonde, 21 avril 1938.

" Tout condamné à mort aura la tête tranchée." Grâce à Marcel Pagnol et à Fernandel, cette phrase sinistre est l'un des morceaux de bravoure du Schpountz. Le jeune Irénée, alias Fernandel, la décline sur tous les tons devant l'équipe d'un film qui se moque de ce jeune commis d'épicerie passionné de cinéma au point de vouloir être acteur. Pagnol a raconté que sur le tournage d'"Angèle, en Provence", les machinistes rencontrèrent et bernèrent un personnage similaire, lui faisant signer un contrat pour remplacer Charles Boyer! Quant au mot " schpountz ", il aurait été inventé par William Faktorovitch, l'habituel directeur de la photographie de Pagnol, qui désignait ainsi les fous de cinéma rôdant sans cesse sur les plateaux de tournage.
Laurent Delmas, magazine des programmes de La Cinquième, décembre 1999.

" Même quand il règle des comptes Pagnol le fait avec talent. C'est peut être même son meilleur film (avec Manon des sources), il maîtrise Fernandel (définitivement son meilleur rôle, et on s'agenouille devant la sublime scène du condamné à mort), Orane Demazis joue juste (c'est assez rare) et les deux heures s'écoulent sans le moindre temps mort. Longues scènes presque théâtrales (les monologues, une spécialité de Pagnol) ou montage court, il utilise toutes les ficelles. Quand aux comptes que règle Pagnol ils sont légions, avec certaines traditions familiales pesantes d'abord (Irénée doit reprendre le magasin), avec le milieu du cinéma, surtout Parisien, il est très loin d'être tendre, on y voit même des allusions directes à certains acteurs ou certains metteurs en scène qu'il ne devait pas porter en son coeur. Bref, du grand art, une comédie parfois légère parfois amère, sombre ou plus ensoleillée, mais, et c'est l'essentiel et le signe de sa réussite: Toujours drôle. Les films sur le cinéma sont parmi les plus difficiles à faire (voir "La nuit Américaine" par exemple, "Silent Movie" de Mel Brooks ou encore "Ça tourne à Manhattan" de DiCillo) et le Schpountz en est certainement l'un des représentants les plus réussis."
Meunet, décembre 1999.

"Le film débute par une chronique villageoise, dominée par la figure du « fada » (Fernandel, exceptionnel), puis change de ton pour devenir, sous des dehors de comédie, une réflexion sur le monde du cinéma et sur la fonction du comique. Curieuse mise en abyme : à sa façon, le cinéma de Pagnol « exploite » les « types » de la société méridionale, comme l'équipe abuse du Schpountz. La scène où Fernandel déclame sur tous les tons : « Tout condamné à mort aura la tête tranchée » est au cinéma ce que la « tirade du nez » est au théâtre."
Aurélien Ferenczi, Télérama n° 2950, le 29 Juillet 2006

"Grand numéro de Fernandel dans un film qui exalte l’amour du cinéma avec un enthousiasme qui fait toujours plaisir à voir, notamment parce qu’il possède cette qualité inestimable d’avoir toujours l’air de ne pas y toucher."
Pascal Mérigeau, TéléObs, le 24 mars 2009

Anecdotes:
A la fin du film, Fernandel apparait au volant d'une Peugeot 601 Eclipse, qui fit une bonne publicité à la technique du coupé-cabriolet “Eclipse”. Le brevet a été déposé en 1932 par Georges Paulin avec le carrossier Marcel Pourtout. A noter que, lorsque la seconde guerre mondiale éclata, Paulin devint résistant et agent des services secrets Britanniques. Capturé par les nazis, il fut fusillé en 1942.


Extrait:
La scène mythique de l'épicerie
BAPTISTE: "Il y a des choses qu'on ne sera jamais. Ca non. Et j'aurais beau faire une enquête policière, voilà une chose dont je ne saurais jamais rien.
CASIMIR: _ En tout cas, il y a une chose que je sais, c'est que c'est pas moi!
CLARISSE: _ Moi j'étais à la messe.
BAPTISTE: _ Je sais bien que c'est pas moi non plus. Alors? Qui est-ce?
IRÉNÉ: _ C'est peut-être un client de l'épicerie qui en voulant prendre un croissant a, sans le vouloir, fait glisser la corbeille de croissant de telle façon qu'elle est venu se glisser sous le robinet du bidon de pétrole.
BAPTISTE: _ Tu en as pris toi des croissants?
IRÉNÉ: _ Et oui naturellement, pour mon petit déjeuné ce matin, pour me NOURRIR!
BAPTISTE: _ ÇA NON!
IRÉNÉ: _ Pourquoi ÇA NON?
BAPTISTE: _ Parce que tu manges mais tu ne te nourris pas. Celui qui te nourrit c'est moi. Ton père, qui était mon frère, ne l'aurais pas fait. C'était un brave homme oui, mais il n'aimait pas qu'on se foute de lui!!!
IRÉNÉ: _ Tu me l'as déjà dit bien souvent…
BAPTISTE: _ Et ça n'a jamais servi à rien!
IRÉNÉ: _ Alors à quoi ça sert que tu me le redises?
BAPTISTE: _ Oooh! Je sais bien que j'aie tort! J'ai tort d'espérer qu'un jour tu comprendras qu'il faut travailler pour vivre. Et que le métier d'épicier est aussi honnête qu'un autre. Et qu'un grand galabard de 25 ans pourrait fort bien aider son oncle. Oncle qui l'a recueilli, qui l'a nourrit, et qui continu à le nourrir en s'esquintant le tempérament!
IRÉNÉ: _ Ah pardon! Je ne veux pas travailler à l'épicerie. Quand je me vois dans cette boutique…
BAPTISTE: _ Ce n'est pas une boutique, c'est un magasin!
IRÉNÉ: _ Si tu veux! Quand je me vois dans ce magasin entre la morue sèche et les fruits confits, ça me donne mal au cœur. De discuter de la qualité des pommes de terre avec madame Loribouchon qui veut toujours les payer un sous de moins, ça ne m'intéresse pas! Je ne suis pas né pour ça. Je suis né pour une autre carrière!
BAPTISTE: _ Et pourquoi es-tu né?
IRÉNÉ: _ Je suis sûr que j'ai un don!
BAPTISTE: _ Si tu possède quelque chose, c'est sûrement un don, parce qu'avec l'argent que tu as gagné, tu n'as pas pu t'acheter grand chose!
IRÉNÉ: _ Je parle d'un don naturel, d'un don de naissance, d'un don de Dieu!
CLARISSE: _ Ca nous fait bien plaisir de savoir que tu as un don de Dieu.
BAPTISTE: _ Mis à a part ta grande gueule, ta paresse et ton appétit, qu'est-ce que Dieu a bien pu te donner?
IRÉNÉ: _ Un talent! Un talent caché.
BAPTISTE: _ Bien caché…
CASIMIR: _ Moi, je sais ce que c'est!
IRÉNÉ: _ Si tu le dis après les promesses que tu m'as faites, tu seras un homme déshonoré!
CASIMIR: _ Je ne le dis pas! Je dis seulement que c'est vrai. Tu as un talent et moi je le sais depuis longtemps!
BAPTISTE: _ Et ça peut rapporter quelque chose ce talent?
IRÉNÉ: _ Des millions, tout simplement.
BAPTISTE: _ Des millions de quoi?
IRÉNÉ: _ De francs!
BAPTISTE: _ Folie des grandeurs! Ramollissement de la cervelle!


Extrait vidéo du film:
Extrait du site Marcel-Pagnol.com



Pour plus d'informations, consultez le site officiel Marcel-Pagnol.com.



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