FERNANDEL (Guillaume Dodut), ARLETTY (Fernande), RELLYS (Louis), Catherine SOLA (Thérèse), Jacques CHABASSOL (Charles Dodut, le fils), Hélène TOSSY (Madeleine Dodut), Anna MASSEY (Marjorie Robertoon), Michel GALABRU (Touffanel), Albert DINAN (Bastide), Daniel CECCALDI (Paul Bonnenfant), Robert CASA (le facteur), Jean-Pierre MOULIN (Philippe), Paul BONIFAS (Bourrely), Max DE RIEUX (Laget), Jacques BALUTIN (le reporter), Gaston REY (Beaucoiran), Viviane MERY, Alix MAHIEUX, GERLATTA, Josette CHAVASSIEUX, etc.

Chef de gare à Puget-sur-Var, où une lutte amicale l'oppose à Louis:responsable des autobus, Guillaume Dodut rêve depuis toujours de prendre quelques vacances à Biarritz. Mais il n'a jamais pu trouver l'argent nécessaire à un tel voyage car il s'est «sacrifié» pour son fils Charles (24 ans) qui a fait toutes ses études en Angleterre et vient de recevoir brillamment son diplôme d'ingénieur. Guillaume pense récompenser le lauréat en accomplissant enfin ce fameux voyage avec toute la famille. Les préparatifs prennent la proportion d'un véritable événement. Mme Fernande, ancienne «belle de nuit» qui tient le café du village, accompagne le chef de gare à Toulon pour l'aider à choisir une garde-robe convenant mieux au grand événement. Louis les rencontre et apprend bientôt cette «galante équipée» à tous leurs concitoyens. Interrogé par sa femme Madeleine, Guillaume dissipe facilement ce malentendu. Quelques jours après, il gagne dans un concours un voyage à Londres. Accaparé par les journalistes, il ne pourra joindre son fils pendant cette brève excursion. Charles, qui courtise Marjorie, fille de son futur directeur, n'est pas très fier de ses origines. Il se rend en vacances à Puget, où il retrouve la gentille Thérèse qui l'attendait fidèlement, mais il refuse d'aller à Biarritz avec ses parents, car il doit y rencontrer Marjorie. Guillaume y renonce donc et, dans son chagrin, manque de provoquer une catastrophe ferroviaire. Sa déception et son amertume se changent en joie quand Charles revient pour se fiancer avec Thérèse. Le pire sera évité et Guillaume retrouvera bientôt sa sérénité.

"Donc, Fernandel fait tournoyer ses mains, se rengorge en éclairsissant sa voix, mastique conscensieusement les consonnes ou déploie son désarmant sourire au maximum. Les amateurs sont ravis, enchaînés au monstre sacré qui les tient sous le charme de sa présence."
Gilbert Salachas, Télérama, 31 mars 1963.

"On revoit avec plaisir, la grande Arletty après une grave maladie qui l'a tenue éloignée des écrans. Fernandel, Rellys et Galabru répètent le numéro de «bonne humeur méridionale assortie de tendresse» qui leur est familier. Un film «pour tous publics»... dont on peut se passer."
Jacques Lorcey, Fernandel, 1981.

"Tourné en 1962, Le Voyage à Biarritz de Gilles Grangier est une tentative de pure comédie. Tout à la fois pagnolade et clochemerlerie, le film va être un échec. Selon Grangier, la faute incombe au producteur italien Massimo Uleri: « ...une espèce de sousproducteur, un cinglé, un antiquaire insensé. Il payait mais il voulait se mêler de tout»."
J-Jacques Jelot-Blanc, L'accent du soleil, 1991.

Il a fallu étoffer la pièce très courte de Sarment et le travail de Raymond Castans, Jean Manse, Massimo Uleri et Grangier lui-même n'a pas été tellement heureux.
Pendant le tournage se déroule une immense tragédie. Arletty joue là son dernier rôle. Frappée de cécité après un accident survenu au début de l'été, elle a insisté pour remplir cet ultime contrat. «Elle n'y voyait quasiment plus rien», se souvient Grangier. «Je garde mon infirmité pour moi», dira-t-elle en faisant ses adieux. Fernandel l'assiste et la préserve de son mieux: «Il fallait faire attention qu'elle ne se prenne pas les "guibolles" dans les tables car elle s'y tenait pour se repérer». Pour la consoler, il lui réserve ses plus beaux sourires. A l'écran, jamais il n'a été aussi économe de ses fameux effets comiques. Il est certainement trop touché par le drame d'Arletty. Son attitude s'en ressent, selon Grangier: «Fernand était le moins possible Fernandel là-dedans. Il avait une façon bien à lui de n'avoir jamais l'air de travailler. Il savait toujours son texte et il n'avait pas l'air de se concentrer sur son travail... Fernandel avait besoin de contacts. Si on le laissait tout seul, il disait: "Alors, on ne m'aime plus?"».
Le voyage à Biarritz marque aussi la fin des 32 années de la collaboration musicale de Georges Van Parys à la carrière de Fernandel. Si le film apparaît bien banal aux spectateurs, pour toute l'équipe il aura été celui de nombreux adieux.