Angèle |
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Interprétation: | FERNANDEL (Saturnin),
Henri POUPON (Clarius Barbaroux), Annie TOINON (Philomène Barbaroux),
Orane DEMAZIS (Angèle Barbaroux), Edouard DELMONT (Amédée),
Jean SERVAIS (Albin), ANDREX (Louis), Charles BLAVETTE
(Tonin), Blanche POUPON (Florence), Fernand FLAMENT (le tatoué),
DARCELYS (un paysan), Marcelle VIAL (la servante du café tabac),
THOMERAY (le monsieur de la ville), RELLYS (un paysan, séquence
coupée au montage), etc.
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Résumé: | Angèle est la fille unique de
Clarius Barbaroux, le fermier de la Douloire, en Provence, avec de sa mère
Philomène et Saturnin, enfant de l'Assistance publique, recueilli jadis par
charité et qu'attache à ses maîtres, depuis vingt ans, une inébranlable
affection. Des ouvriers agricoles travaillent au village voisin. Albin, un
montagnard descendu de Baumugnes, s'éprend d'Angèle, qu'il n'ose aborder.
Amédée, vieux journaliste, est son confident et ami. Plus dégourdi, Louis, une
petite gouape marseillaise, et lui aussi intéressé. Elle le repousse d'abord,
puis en cachette des siens, accepte des rendez-vous nocturnes. Il séduit la
belle innocente et s'enfuit avec elle, après lui avoir promis monts et
merveilles. Clarius renie sa fille et défend qu'on prononce son nom. Saturnin,
passionnément dévoué à sa
demoiselle, apprend au cours d'un périple à Marseille qu'Angèle se prostitue
Et qu'elle s'est retrouvée enceinte. Angèle revient dans son village grâce à
Saturnin, mais son père la rejette en la cachant dans la cave tel un animal.
Heureusement, grâce à l'aide du ciel, elle trouvera l'amour avec Albin qui
veut l'épouser, donnant ainsi un père à l'enfant qu'elle porte et sauvant sa
dignité.
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Critiques: | "La Provence de Jean Giono
ne concorde pas avec celle de Pagnol et l'écrivain de Manosque ne fut pas
satisfait des films que celui-ci tira de ses oeuvres. En ramenant, dans "Angèle",
les personnages de Giono à uns simple humanité, en élaguant la pastorale, en
ajoutant des scènes de son cru (le voyage de Saturnin à Marseille), Pagnol n'a
gardé du roman "Un de Baumugnes" que le thème de la nature s'opposant à la
corruption de la grande ville. Pour le reste, il a tout ramené à son univers
personnel, dont le succès ne s'est jamais démenti, ici comme dans la fameuse
"trilogie marseillaise". Cette étude de moeurs, cette histoire de famille, avec
père blessé dans son honneur, est un magnifique mélodrame sur fond de paysage
de Haute-Provence. Les acteurs jouent avec un naturel parfait et Fernandel,
jusque- là voué au comique troupier, se révèle un grand comédien. Orane Demazis
tient un de ses plus beaux rôles. Tourné en décors réels (ou installés dans la
nature) et en son direct, "Angèle", comme "Toni" de Jean Renoir à la même époque,
a devancé le néoréalisme italien."
Jacques SICLIER. "Ce fut le premier rôle sérieux de Fernandel, dont la composition pleine d'humanité tranchait sur le comique épais et sans nuance où on voulait alors le confiner." Pierre TCHERNIA, Les fiches de "Monsieur Cinéma". "Un film parmi les plus célèbres de Pagnol, mais qui n'est pourtant pas le meilleur. Le côté mélodramatique de l'héroïne imaginé par Jean Giono, un autre amoureux de la Provence, est en fait trop accentué par le jeu trop vieillot d'Orane Demazis. Reste la saveur inimitable du style Pagnol et l'interprétation, comme toujours, excellente de Fernandel." Télé 7 jours (octobre 1992). "Jamais peut-être Pagnol ne fut aussi grand que lorsqu'il adapta Giono. Même si l'on peut toujours préférer aux films les oeuvres originales, on s'en voudrait de laisser passer ce magnifique exemple de mélodrame provençal." Téléobs (le 26 février 2001). "Première collaboration de Pagnol avec Jean Giono, l'autre grand romancier provençal. On est en 1934, Fernandel n'en fait pas trop, juste ce qu'il faut. Pagnol et Giono signeront leur vrai chef-d'oeuvre deux ans plus tard, avec "Regain", et le même casting." Wanadoo TV (le 26 février 2001). "Les lumineux paysages de Haute-Provence servent de cadre à ce beau et émouvant mélodrame, adapté d’un roman de Jean Giono. Fernandel est éblouissant dans un registre dramatique auquel il n’avait pas habitué jusque-là son public." Télépoche, juillet 2004. "Avec Angèle, un fragile espoir demeure en dépit d'une descente aux enfers; de la virginité rurale à la prostitution des rues chaudes de Marseille, la plongée est vertigineuse. Cependant le retour a lieu comme une honte qui vient de la ville et le père d'Angèle refuse de voir cet enfant qui n'a pas de nom, même s'il doit en pleurer devant la porte du cellier humide où il vient d'enfermer sa fille avec le petit... Mais le retour est réel grâce au rédempteur Albin, cet ouvrier agricole qui aime la fille et défie le patron "...qu'il soit bâtard pour tout le monde mais qu'il soit bâtard pour son grand-père, c'est le grand-père qui est bâtard ". La ville l'a meurtrie, mais Angèle reste une femme des champs." Guy Chapouillié et Marianne Pagnol, Table ronde: "Femme et terre dans l'œuvre de Pagnol". "Tous les ingrédients récurrents des mélodrames du cinéaste d’Aubagne sont présent : amour paternel trahi, corruption de la ville, triomphe de l’ordre patriarcal, misogynie et interprétation rigide d’Orane Demazis. On parle souvent de théâtre filmé à propos de Pagnol. Mais ses films résistent au temps grâce à ce qu’ils contiennent de maîtrise proprement cinématographique. Pas avec ce qu’ils peuvent avoir de théâtral. À moins d’être allergique à l’actrice fétiche du cinéaste dont le jeu forcé dégage un charme étrange, on est touché par la naïveté et la tendresse des personnages qui évoluent dans les décors naturels de la Provence. Grâce à ce parti pris esthétique, Angèle anticipe les films du néoréalisme italien. C’est peut-être le plus beau film du cinéaste écrivain." Nicolas Richard, L'Humanité, le 2 août 2004. |
Anecdotes: | En 1934, le succès d'ANGELE est
sans pareil et Marcel Pagnol jouit d'une immense popularité. Fernandel déclare
alors que ce film marque une nouvelle époque dans le cinéma et Jean Renoir tient
Pagnol comme le plus grand auteur cinématographique du moment.
En 1987, Jean-Luc Godard choisit la soirée des Césars pour dire que c'est l'un des plus beaux films qu'on ait jamais tourné. Plus généralement, et jusqu'à ce jour où les téléspectateurs ont pris le relais, la formidable adhésion du public n'a pas manqué de saluer le style de Marcel Pagnol, et sans doute sa vision du monde. Pour lui en effet, ce n'est pas le sujet qui fait la nouveauté d'une œuvre mais plutôt les trouvailles de l'auteur, la maîtrise de sa propre langue et surtout son regard. Marcel Pagnol auquel on reprochait alors beaucoup son "théâtre en conserve", entreprit le tournage d'"Angèle" au printemps 1934 dans des décors entièrement naturels. Pour cela, il acheta un terrain, à dix kilomètres de Camoins les Bains, dans le massif d'Allauch, dans l'arrière pays provençal. Le lieu étant isolé, il dut faire creuser des routes, retaper et construire des maisons avant d'y installer son équipe pour cinquante-six jours de tournage. Ils s'en échappèrent seulement pour les scènes de Marseille, tournées sur place, à l'aide d'une caméra cachée dans une camionnette. Michel Simon avait été présenti pour le rôle de Saturnin. "Angèle" fut le premier film français tourné dans des décors cent pour cent naturels et son direct. A tel point qu'il fut salué par Vittorio de Sicca comme un exemple pour l'école néo-réaliste italienne. "Angèle" fut un énorme succès, critique et commercial. |
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La vidéo V.H.S. du film. |
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La vidéo V.H.S. du film. |
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Mis à jour le jeudi 13 mars 2003 |